Guy Chamoux expose "Le pays, les femmes", peintures, gravures et dessins inspirés par la vie et l'œuvre de Cesare Pavese.

 

 




vous invitent à découvrir

l'exposition
 
 
Le pays, les femmes
 
 
peintures, gravures et dessins de
 

 
Guy Chamoux
 
  

du 24 août au 5 septembre 2022
 
 
tous les jours de 15 h à 19 h
  
en présence de l'artiste
 
 
 
Salle de la Tribune (Ailhon)

 
Vernissage le mercredi 24 août à 18 h

 
Entrée libre



" Cesare Pavese lu, j’ai suivi ses traces et le cours de son destin, de Turin et la plaine du Pô aux collines des Langhe, sa terre natale.
Tout s’imbrique et se contrarie intimement en lui : amour  (impossible) et création (solitaire), la ville (travail et réussite)
et ses collines (nature et innocence). J’ai voulu traduire par différentes techniques poèmes et paysages, quête ".

Guy Chamoux
 
 


 
Plus d'informations sur Guy Chamoux
 

Contrairement à l’écrasante majorité des enfants qui, hélas, lâchent les crayons de couleurs en arrivant au collège, Guy Chamoux continue de dessiner et peindre depuis toujours. Parallèlement à son travail alimentaire d’instituteur, d’abord à plein-temps, puis à mi-temps pour pouvoir se consacrer plus pleinement à son art, il s’est formé aux différentes pratiques des arts plastiques auprès d’artistes reconnus « pour découvrir des techniques favorisant l’expression d’un sujet ». Enseigner fut un travail alimentaire, mais pas seulement : en contact permanent avec le regard, la créativité et la spontanéité des enfants, il n’a « jamais coupé le lien avec l’imaginaire ».

Dans les ateliers de peinture de la Ville de Paris, il a découvert le pastel sec et l’abstraction avec l’artiste iranien Kambiz, qui lui a appris à « s’éloigner de la représentation pour arriver à dire des choses sans la rigueur de la figuration ». Avec le peintre argentin Ernesto Drangosch, il s’est perfectionné à la peinture à l’huile. Suivant l’enseignement de Yanne Auguin à l’huile et au fusain à partir de modèles vivants, celle-ci lui à fait prendre conscience qu’« il faut pratiquer beaucoup, c’est comme ça que ça vient ». D’ailleurs, il a toujours sur lui un carnet où il croque — on devrait dire dévor­e— les instants de son quotidien, avec « la nécessité de noter ce qui se passe dans la vie ».

 


Guy Chamoux veut mettre en forme deux sujets principaux : sa vie personnelle, faite d’expériences et de relations humaines, et la littérature, les deux étant intimement liés.

 Suite à une opération du cœur, il séjourna longtemps à l’hôpital Charles Foix, à Ivry-sur-Seine, où il a vu défiler des gens, souvent en soins palliatifs ou atteints de maladie dégénérescentes, qui se racontaient spontanément. Il a peint de grands formats à l’huile et écrit de courts textes sur ces gens qu’il n’aurait pas sans doute pas rencontrés autrement, pour leur inventer une vie.

 Guy Chamoux entretient un lien à vie avec certains grands écrivains, de l’ordre de la fraternité. « Très peu d’écrivains font que vous comprenez mieux votre propre existence. Quand on a trouvé des auteurs comme eux, ça aide à vivre ». Il relit régulièrement leurs œuvres, pour « plonger réellement dans leur monde ».

Il a commencé avec « Au-dessous du volcan », de Malcolm Lowry, la tragique histoire d’un homme rongé par le remords. Puis ce fut Marcel Proust, avec ses portraits incroyablement précis, drôles et intimes.

 


Et aujourd’hui, à Ailhon, il montre une importante sélection de dessins, de peintures et de gravures autour de la vie et de l’œuvre de Cesare Pavese. « Il y a ce que dit Pavese, ce qu’écrit Pavese, son journal, son expérience tragique, et les échos que ça a en moi ». Contrairement à Proust, qui disait qu’il ne faut pas tenter d’expliquer l’écrivain par sa vie, il fonce dans la vie intime de ce grand écrivain italien au talent reconnu mais aussi au destin tragique d’éternel amoureux des femmes. « Tout est imbriqué : quand Pavese parle de son pays, il parle de lui. Chez lui, les paysages, intimes, secrets, âpres et rugueux à cause des traditions, correspondent à sa manière de dire les choses. »

Pour évoquer les multiples facettes de Pavese, Guy Chamoux a recours à diverses techniques et divers supports selon ce qu’il veut exprimer. Il s’est rendu dans le pays d’origine de l’auteur, au sud de Turin. Les grands paysages « où transpire la solitude et la souffrance de l’écrivain », sont des gravures très contrastées, qui font penser aux photographies en noir et blanc de Mario Giacomelli. Certaines de ces gravures deviennent les squelettes de peintures à l’huile.

Pour exprimer l’amour, si important pour Pavese, « il faut du mouvement », et le dessin au stylo et la gouache permettent de représenter « quelque chose hors du temps ». Pour les poèmes, Guy Chamoux a créé des images « à la fois imprécises et suffisamment évocatrices pour qu’on puisse les comprendre ».

Deux gravures explicites évoquent la mort de Pavese, dans une chambre de l’hôtel Roma. Pour cela, il a imaginé qu’il faisait chaud, et que la fenêtre était ouverte. Dans son reflet, l’enseigne de l’hôtel devenait amor, « coïncidence incroyable, quand on sait que l’écrivain s’est suicidé à cause de l’amour » …

L’ensemble des œuvres présentées dans l’exposition d’Ailhon propose un cheminement, partant de portraits de Pavese pour aller vers les expériences avec les femmes de cet homme déchiré,  aux origines pauvres, qui eut une belle carrière d’écrivain d’enseignant et d’éditeur jusqu’à sa fin tragique.

Aujourd’hui, toujours en associant ses diverses approches sensibles, techniques et esthétiques, Guy Chamoux peint et écrit sur sa mère, décédée il y a peu. Des portraits d’elles, des « reconstitutions » de scènes vécues, avec « l’impression de mieux la comprendre que ce qu’il en avait jusque là compris ».

 


 

page internet de Guy Chamoux