Cécile Giroud



Cécile Giroud


Longtemps avant ce spectacle elle a fait le Conservatoire de musique de Lyon en piano.

Elle a été pompier volontaire pendant un an et a pris des cours de chant lyrique.

Après elle a fait des disques, du piano bar, des comédies musicales, du café-théâtre et du théâtre sans café.

Ensuite elle est devenue Taupe Model avec Céline Iannucci et Florence Foresti.

Ensuite elle a refait du théâtre avec plusieurs compagnies dont la Compagnie Janvier.

Elle dirige la Ligue d'Improvisation Lyonnaise depuis 8 ans.
Elle joue dans l'équipe de France d'impro depuis 6 ans et est championne du monde d'improvisation théâtrale au mondial d'impro « Juste pour rire » de Montréal 2006 et 2007.
Voilà… elle a fait plein d'autres choses dont vous pourrez parler directement avec elle… après le spectacle !







Quelques mots sur la mise en scène:


"Quand Cécile m'a demandé d'être son co-auteur et son metteur en scène, j'ai franchement été flatté et honoré, et j'ai immédiatement eu le désir de me mettre à son service.
Cécile est une comédienne d'une puissance et d'une qualité rares, précieuses.
Depuis 7 ans que nous collaborons, j'ai souvent eu l'occasion de me délecter de son chant, de sa musique, de son rythme, de son univers si particulier. Sur une scène, elle a cette présence qui ne s'apprend nulle part, instinctive, généreuse. Et Cécile est drôle, très drôle, sans ne jamais céder à la facilité d'un rire futile et démago.
Pour moi, ça a toujours été évident : elle a tout d'une grande et ça y est, elle l'est!"
Emmanuel Gaillard

" Quand j'ai fait appel à Emmanuel Gaillard, c'est en connaissance de talent. C'est un créateur, résolument moderne, curieux, patient, novateur, en recherche, à l'écoute et au service de ce et de ceux qui se raconte(nt) sur scène."



Cécile Giroud


Entretien avec Cécile Giroud  :


Cécile Giroud : « On écrit sur ce qui nous révolte ! »

Après Florence Foresti, Céline lanucci, Cécile Giroud est la troisième 
du défunt trio des Taupes Modèles à se lancer en solo. Avec talent ! 

"Comment s'est passée la séparation avec les Taupes Modèles?"

Sur le moment, c'était pas forcément facile. Le trio marchait bien, on avait du succès. 
Mais Florence Foresti avait envie de se lancer en solo, cette décision était respectable, 
surtout quand on voit le chemin qu'elle a ensuite parcouru.
Aujourd'hui, avec le recul, je me dis que c'était sans doute une bonne chose. « 
J'ai envie d'écrire sur ce qui me révolte. Je suis une fille de profs militants, 
j'ai dû en garder quelque chose ! »

"Mais il vous a fallu du temps pour vous lancer à votre tour dans un « one-womanshow"...

Je faisais du théâtre avec la Compagnie Janvier et je travaille aussi avec La Ligue d'Im-pro. 
C'est vrai que je suis la dernière des « Taupes Modèles » à avoir écrit un spectacle solo. 
Mais Gilbert Landrin (directeur de l’Espace Gerson, ndlr) m'a, disons, « fortement incitée » 
à le faire. Je m'interrogeais sur ma légitimité à monter sur une scène, je ne voulais 
surtout pas être dans l'approximation.

"Qu'aviez-vous envie d'exprimer dans ce spectacle « Ça y est je suis grande » ?"

Ce spectacle a été écrit avec Emmanuel Gaillard en pleine période d'élections. 
Beaucoup de choses que j'entendais concernant la culture, l'éducation, l'hôpital 
par exemple, me révoltaient. Or j'ai envie d'écrire sur ce qui me révolte. 
Je suis une fille 
de profs militants, j'ai dû en garder quelque chose ! Mais ces sujets qui me tiennent 
à coeur, je ne peux pas les aborder sans les décaler. Je ne conçois pas la scène 
comme une tribune où je vais débarquer pour balancer mon discours, je ne suis pas 
assez cultivée pour ça. Il faut que mon propos soit porté par des personnages. 
Pour cela c'était intéressant d'imaginer le regard d'une petite fille sur le monde.

"Comment vous situez-vous dans le paysage du rire contemporain ?"

On ne veut pas d'étiquette. Emmanuel, qui réalise la mise en scène, vient du théâtre, 
moi je suis passée par le conservatoire. On essaye donc d'amener des choses différentes 
que celles que l'on voit habituellement sur les planches de café-théâtre. J'aime bien 
que les personnages inventés portent en eux une part d'autodérision, de tragi-comédie. 
C'est ce que j'aime chez des artistes comme Pierre Aucaigne ou Babass. Il y a aussi 
le refus du monde que l'on nous propose que j'ai envie de mettre en avant.

Bientôt on ne parlera sans doute plus de Cécile Giroud comme d'une « ex-Taupes Modèles »,
trio à succès qu'elle forma avec Florence Foresti et Céline lannucci, mais comme l'auteur 
(avec Emmanuel Gaillard) et l'interprète de « Ça y est j'suis grande ». 
Ce one-woman-show témoigne d'une belle inventivité, d'un talent d'écriture certain 
et d'un regard sur le monde 
qui ne manque ni de singularité ni de férocité. Peut-être parce que ce regard est prêté 
à une enfant.
Une enfant de 34 ans montée trop vite en graine qui n'a pas cette naïveté gentillette 
que l'on prête ordinairement aux chères têtes blondes. D'ailleurs, elle commence 
par imaginer son enterrement en évinçant d'office ses chers parents, conséquence logique 
de leur grand âge. Et aussi parce qu'elle ne croit pas non plus aux progrès de la médecine.
Au point qu'elle imagine l'hôpital de demain, entièrement privatisé, où l'on présentera 
la note au client avant de se lancer dans une quelconque opération, et seulement 
en fonction de ses moyens (on vous laisse imaginer son sort si ceux-ci sont modestes). 
Cécile Giroud enchaîne ce type de situations cruelles sans détour ni trompette mais avec 
chant (elle est passée par le Conservatoire de musique et ça se voit) et une belle aptitude 
à mélanger esprit sur-réaliste et critique acerbe de notre monde tel qu'il ne va pas.

Propos recueillis par Nicolas Blondeau
« Le Progrès » 19 novembre 2007


  
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