Regarder, pour mieux voir ...

"Le petit peuple de la Garrigue"                                                    Salle de la Tribune (à côté de l'église)
Photographies d'Omer Arrijs                                du 3 au 31 août 2016tous les jours de 10h à 18h

Toutes les formes de la merveille.
Mystérieusement.
Éclatante ou s'insinuant.
... Le parcours vers la merveille.
Dans l'air ou dans la grotte.
Telle qu'elle est, la merveille.
Si on la voit, elle crève les yeux.
Comment a-t-on fait pour ne pas la voir?
Comment l'a-t-on à ce point perdue de vue?


Pour plus d'informations sur Omer Arrijs, cliquer sur les deux affiches
 

page FaceBook d'Omer Arrijs
« Dans la garrigue, j’ai rencontré d’innombrables insectes. Un foisonnement de vie.  De mouvement. Toutes ces petites vies, je les ai beaucoup regardées, appréciées, découvertes, photographiées. Souvent accroupi. J’ai circulé au milieu d’elles pendant des heures. Tous ces minuscules vivants m’ont eux aussi, eux d’abord, perçu, regardé, ressenti… Je ne saurai jamais ce qui s’est vraiment passé entre eux et moi. Quel est leur ressenti ? Que pensent-ils ? Qu’y a-t-il dans le regard d’une mante religieuse qui s’immobilise face à moi ?
Cette errance dans la garrigue m’a fortement impressionné.
Ma démarche n’est pas celle d’un entomologiste, ce que je ne suis pas. J’ai contemplé leur beauté. J’y ai trouvé beaucoup de bonheur. Je tente ici de transmettre cette émotion, ce regard.
Les insectes constituent environ 80% de tous les animaux de la terre. Environ 800.000 à 1.000.000 d’espèces ont été décrites. Bien plus n’ont pas été à ce jour déterminées. Ils sont apparus sur terre il y a 350 millions d’années. C’est une immense population. L’immense inventitivité de la vie tout près de nous, autour de nous.
Leurs noms font pas mal rêver : libellule, papillon, gazé, machaon, flambé, thècle, paon de jour, paon de nuit, éphippigère, sympetrum, mante religieuse, dectique, criquet, sauterelles,  œdipode, scarabée, coléoptère, bupreste…etc…etc…
Ajoutons les araignées… : agélène à labyrinthe, épeire, argiope lobée, argiope fasciée… etc… etc…

J’ai été touché par leur vitalité. Je ressentais que chacun d’eux est un être vivant complet, aussi complet que chacun de nous. Ils sont nature ; nous sommes nature. »
Omer Arrijs


 Le tirage sur papier « FineArt », encollé sur dibond (aluminium) est de Olivier Ferrocino (Image Concept)

Photographier les insectes.
Chaque événement ébranle mon univers. Il est l'autre. Le sabotage permanent.
Quelque chose d'essentiellement nouveau s'est produit. Un nouvel état de la matière. Dont je ne peux même avoir conscience.
Je vais continuer de photographier. Des choses. Sans savoir ce que je photographie.
Être imbibé. Se laisser imbiber. C'est peut-être quand même une sorte de recette qui n'en est pourtant pas une. Ce serait comme vivre par imprégnation.
Regarder.
Je ne cherche pas la photo extraordinaire. Car l'extraordinaire est dans l'ordinaire. À portée de regard.
C'est tout ordinaire et tout extraordinaire. Photographier la beauté proche. Pas seulement la beauté. En être ébloui. Et dépasser la beauté même.
La photographie arrête le mouvement vital. De cette façon elle le capte mieux encore. Dans l'immobilité tout le mouvement est là.
Avec les attitudes. Les rencontres. Les attentions. La sensibilité. Car les insectes et les araignées sont attentifs. Et ils nous regardent.
Il y a des récits de vie dans ces moments arrêtés. Des papillons se séduisent. Des mantes guettent. Des araignées sont en quête... Des flux de vie.
La photographie fige un instant de la lumière. Un instant de sa vertigineuse vitesse. De son jeu fou avec l'ombre. Avec la transparence. Si l'on regarde, c'est fou comme la lumière brille.
Ne pas se dépêcher.
Ne pas s'arrêter à la première impression.
Regarder.
Regarder même le détail.
Regarder aussi dans le flou.
On s'arrête. On prend le temps. On est dans le regard. On ne sait plus ce qu'on voit. On ne connaît plus ce qu'on croyait connaître. L'émotion est énorme. On n'a rien fait pour la forcer. Elle est venue.
Les sens s'éveillent. On sent qu'il y a là un inexplicable. Et c'est le trouble.