"Hors saison", photographies d'Agathe Martinod, 21/26 juillet, Ailhon (07)


Les Amis d'Ailhon vous invitent à découvrir :


l'exposition "Hors saison"

photographies d'Agathe Martinod


 
tous les jours

du mercredi 21 au lundi 26 juillet

de 10 h à 12 h et de 15 h à 19 h.

Entrée libre


 


" Je suis née en 1989, année de la chute du mur de Berlin. Issue de la génération Erasmus, j’ai suivi des études d’agronomie et de géographie en France et au Danemark. Depuis une dizaine d’années, je parcours la France, l’Europe et la Russie, et y photographie, en parallèle de mes activités professionnelles intermittentes. Je vis et travaille actuellement entre et Grenoble et l’Ardèche, dans la région Rhône-Alpes.
La série " Hors Saison " est née au cours d’une année d’immersion dans la ville du Havre. Résidant non loin de la plage du Havre, arpenter celle-ci devint mon activité quotidienne, surtout pendant l’hiver. J’ai réalisé une série de photos qui interroge le rapport à l’espace, et met en scène promeneurs, animaux et objets divers.
Je travaille actuellement sur d’autres séries photographiques, comme la série " Campings " ou " Iléités ", dont des aperçus sont visibles sur mon site et sur mon blog. "
 
 

Présentation de la série « Hors saison », par Agathe Martinod

J’ai habité un an tout près de la plage du Havre et de septembre à avril je m’y suis beaucoup promené. C’est un lieu qui évolue, avec ses activités d’hiver et d’été. La plage du Havre, en hiver, contient les prémices et les marques de l’été, tout en étant ponctuée d’événements hivernaux : tempêtes, brouillards, jeux de vent, grandes marées. Le badaud peut y suivre les activités de rangement puis de préparation de la plage avec l’éclosion des cabanes. On sait même, un jour de temps gris et venteux - et la présence des cabanes ne nous trompera pas - que l’été est presque là ! On y rencontre des engins qui nivellent la plage au lendemain d’une tempête, des promeneurs qui eux aussi en profitent pour prendre un bol d’air frais, des chiens qui s’ébattent enfin en toute légalité puisque l’été leur présence est interdite. La plage du Havre est assez large et incurvée, elle sépare finement la ville de la mer si bien que lors de la promenade on peut se sentir ailleurs et voir surgir un clocher du haut d’une montagne de cailloux.

Une dune dans la ville

Ce ne sont pourtant que des galets. Gris. Disposés dans un espace plan, peut être légèrement incurvé. Formant une plage. La plage du Havre. Une toile de fond naturellement esthétique. A propos de ses étonnantes photographies réalisées sur la plage dans la région de Tottori, le photographe japonais Shoji Ueda disait qu’« un photographe [ne] peut [pas] rêver mieux qu’une dune ». Pour projeter son imagination et sa fantaisie. Une dune immaculée, luminescente, reflétant la clarté du ciel. On peut parfois rencontrer de telles dunes.

L’été reviendra

« Hors saison » résulte d’une année d’immersion dans la ville du Havre. De la tentative de rendre compte de l’ambiance particulière de ce non lieu qu’est la plage du Havre, en hiver. Une plage immense où se côtoient divers objets: promeneurs, chiens, poussettes, cabanes dépliées, cabanes repliées, bateaux, mouettes. Une plage. Dans la ville. Dont la vocation estivale est mise entre parenthèses. Les traces de l’été subsistent et rappellent l’époque révolue. L’été reviendra. Les machines de la ville ratissent, gomment les traces des tempêtes. Les ouvriers municipaux montent et démontent les cabanes, jouissant du pouvoir de décider l’été.

Un décor mi-urbain mi-liquide

Au delà de considérations géographiques, ces images interrogent le rapport poétique des corps à l’espace. Ces corps minuscules de promeneurs sur la grève. Déposés dans un décor mi-urbain mi-liquide, ils semblent mis en scène. Marchent-ils sur le ciel ou sur un grand miroir ? Ils sont comme des fourmis. Noires dans un océan de gris. Le gris de la mer, comme celui de la ville de béton du Havre. Si les corps sont parfois absents du paysage, ce sont les objets de la plage qui jouent alors les vedettes. Poubelles, lattes de bois, lampadaires. Objets familiers mis en valeur par l’absence de corps humains. Ils forment des compositions étranges. Il n’en fallait pas moins pour se sentir invité à arpenter inlassablement la plage. 

 

Plus d'informations sur Agathe Martinod :
site d'Agathe Martinod
 
 
Visites dans le respect des conditions sanitaires en vigueur.