Il y a plus de quarante ans,
Annette Pral est venue des Hauts de France s’installer en Ardèche par amour.
Elle a étudié dans une école de commerce où elle rencontra son mari.
Arrivée à Aubenas il y a 25
ans, c’est en travaillant au lycée agricole qu’elle se lia avec des
enseignants, notamment du CDI, avec qui elle commença à suivre des cours de
peinture avec plusieurs artistes, dont André-Charles Pazdzerski, Louis
Treserras, Claude Carvin et Shahram Nabati.
Un mari très occupé par son
travail, les enfants partis loin pour leurs études : c’est un peu aussi la
peur de l’ennui qui a amené à la peinture Annette Pral, qui aime depuis
toujours des artistes aussi différents que Soutine, Freud, Garouste, Manet,
Matisse, Bonnard, ou encore Schiele et Chagall. De toutes ses imprégnations est
né son univers très particulier et original où la vie des gens et la couleur
sont les deux axes principaux. « Nous sommes des Oranginas fait de toutes
ces influences, et qu’on secoue pour trouver sa propre voie ». Pour elle,
le paysage appelle le silence, alors qu’il y a tant à dire sur les gens. Chaque
portrait ou groupe nait spontanément, sans attendu préalable. Les croquis
préparatoires évoluent une fois sur la toile : « Je sais comment cela
commence, mais pas comment ça finira ».
Annette Pral a des thèmes de
prédilection : la musique, les terrasses de café, la lecture.
« Chaque tableau raconte une histoire. Je la connais mais ce n’est pas
forcément celle que se racontera le spectateur ». Pour elle, le titre est
important, avec une dose de dérision et pas trop de sérieux. L’œuvre n’est
achevée que lorsqu’elle l’a trouvé. Point de message à la clé : la
peinture est à prendre comme elle arrive. « On met ce qu’on est dans ce
qu’on regarde ».
Ainsi au cours des années,
elle s’est constitué une grande famille de gens ordinaires. Une galerie de
visages avec des expressions très spécifiques accentuées par son style unique,
son « écriture », qu’elle invite le spectateur à partager. « Si
vous voulez en adopter, c’est possible ! »