Pour Claude Imbert, l’Histoire contemporaine (camp de
Dachau, explosion de Challenger, débarquement de Normandie, chute du mur de Berlin, 14/18 ou encore
guerre d’Indochine) constitue à la fois source d’inspiration et sujet de
réflexion et de création.
La série « Territoires » est composée d’une
douzaine de toiles de grand format à l’huile, venue d’un ressenti par rapport
au contexte actuel particulier du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Il
établit « un parallèle entre la surface de la toile et la surface d’un
territoire. La peinture est aussi un espace où se juxtaposent couleurs, lignes
et formes en formant un ensemble harmonieux ». Chaque forme, chaque
couleur à son identité, le tout dans une harmonie figurant la représentation
mentale d’un territoire. Les peintures d’artistes comme André Lhote, Pierre
Bonnard et Jacques Villon constituent des repères pour Claude Imbert dans la
recherche de la couleur.
Il pose ici la question de relations qui s’établiraient
sans conflit, dans un contexte social et géographique en relation avec la
nature tout comme pourrait le faire la relation entre formes, couleurs, lignes
sur un territoire qu’est la toile. Dans ces compositions abstraites, c’est
« le déterminisme de l’aléatoire » qui guide Claude Imbert. Sans idée
préconçue, la construction de la toile se fait au fur et à mesure, amenant à
des harmonies multiformes, multicolores et multi couches. Avec ses pinceaux et
ses spatules en forme de bandes rectangulaires, il « définit les lignes et
gratte pour faire apparaître ce qu’il y a dessous », comme lorsqu’il
réalise des monotypes à l’encre.
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